Des mots qui piquent, des mots qui rient, des mots qui interrogent.
"Pour que débute enfin l’action,
Les protagonistes ayant pris place,
Il nous faut un héros bidon,
Une brute, un truand et des crasses.
Pour le héros on va dire...moi !
Pour les autres on va dire vous
Je suis le roi, vous êtes les rats
Moi le dessus, vous...le dessous."
Imaginons rien qu’une seconde
Que la misère n’existe pas
Que ce qui fasse tourner le monde
Ne soient ni l’argent, ni les rois.
Se dire qu’il suffirait d’un rien
Pour savoir tendre la main
Et pouvoir aimer son prochain
Sans être pris pour un crétin.
Il marchait les pieds nus, sous la chaleur d'avril
Les mains tout écorchées, les yeux rouges et fébrile
Dans la terre brûlante d'une mine de diamants
On ne gagne presque rien quand on a que dix ans
Ils plantent leurs dents longues dans mon sang pétrolifère
Et recrachent plastiques, particules et poisons.
Les richesses, qu’ils digèrent, amplifient l’effet de serre
Et leurs selles dans la mer, extermine mes poissons.
L’appel des boyaux qui font comme un bruit de forge
Ne me font pas oublier mon mal de dents.
Extraits Live
« L'univers, c'est grand quand même ». se disait le petit Jean en regardant les étoiles
dans le ciel sans nuage d'août 1986. Il venait de voir une étoile filante et se demandait
si ce n'était pas l'âme de Coluche qui faisait un dernier tour du monde... L'univers...
Pour Jean, 10 ans, le vide, comme l'infini, ça ne voulait encore rien dire. C'était abstrait,
obscur, étrange... Dans l'univers, il devait y avoir tout de même plein de choses. Des petits riens, des particules légères et peut être jolies, des énormes masses lourdes qui feraient exploser notre monde si elles arrivaient jusque là... des ovnis peut être aussi... Il n'y croyait pas mais il était curieux, l'esprit ouvert. Alors, si ça existait, et bien il ne serait pas plus surpris que ça....
Bref... L'univers, cela paraissait éclectique, varié, inqualifiable...
Encore maintenant, pour parler de l'univers de Jean Barth n'Co, Jean reste un peu con-con devant le micro... Il repense à lui, plus jeune et un sourire en coin se forme, il a l'air un peu bizarre, un peu étrange... C'est compliqué l'univers...
Comment expliquer en quelques mots que ce sont les textes qui dépeignent le mieux l'univers musical. Mais, les textes et les thèmes abordés étant si différents justement, on ne peut pas leur donner de ligne commune, comme appartenant à un tout souhaité et maîtrisé. Il y du chaos, de la spontanéité, du vécu chez Jean Barth n' Co...
On passe de la chasse au moustique (un zouk entraînant et entêtant) au tango dans la salle d'attente d'un dentiste, d'un rock puissant et rebelle (« chanson con », « Associabilisé ») à de la musique brésilienne (« Pauvre conne »), du folk Dylanien (« Le 3ème pétale ») à la vie difficile d'un allemand des années 20 dans une atmosphère musicale planante (« Au loin là-bas »)... Du jazzy au funk (« Maniaco clepsydrique », « Mythomane »), du blues au rock (« Café Blues », « Partir »), de la musique tribale au menuet classique (« Improbable », « La Fourmi et la Cigale »), de l'engagement à la chanson burlesque, du rire aux larmes, de la philosophie au « pipi-caca », du « Feel-good » au morbide...
Comment expliquer ça avec des mots alors qu'il suffirait de venir les voir et les écouter. Comment résumer l'irrésumable...
Jean, 45 ans, se retourne vers Régis, puis vers Rico, les interroge du regard et finit par répondre :
« L'univers, c'est grand quand même ».